Quand le papier prend vie : mon aventure à la Convention Origami de Lyon 2023
Retrouvailles à Lyon
Il y a quelques années, j'ai eu le plaisir de participer à un événement incroyable pour les passionnés d'origami. Imaginez une convention où le papier prend vie, où des plieurs venus du monde entier se retrouvent pour partager leur passion, leurs créations, et, bien sûr, leurs rires. Il s’agit de la Lyon Ultimate Origami Convention 2023, organisée par l’association OORAA (Organisation des Origamistes de Rhône Alpes et d'Ailleurs) ! C'était la deuxième fois que je participais à cet événement hors du commun. Et je peux vous dire que ça ne sera pas la dernière fois ! Pour ceux qui n’ont pas lu mon article de l'édition 2022, c’est ici : Lyon Ultimate Origami Convention 2022 : Bilan
Rejoignez-moi pour une plongée dans l'univers unique de cet événement où le papier a été roi et où chaque pli a été une aventure et parfois même une lutte.
Les grands origamistes
Cette année, la convention a accueilli 4 origamistes vedettes de nationalités différentes : le chinois Li Jiahui, le finlandais Juho Könkkölä, le canadien Hubert Villeneuve et le français Jonathan Rebouillat.
L’origami traditionnel dans un style cartoon ultra coloré
Li Jiahui (Syn) est l'une des stars montantes de l'origami en Chine. Il conçoit principalement des personnages et des animaux, de niveau intermédiaire à complexe. Ses modèles ont un style cartoon unique et proposent toujours un changement de couleur pour un résultat original. Syn a sorti 2 livres d’origami avec ses créations personnelles : Comic Origami avec 25 modèles et Comic Origami 2 Feathered Friends avec 22 modèles. Il est aussi le fondateur du magazine Ori-Fancy.

Baleine crée et pliée par Syn. Crédit photo : Syn
Voici sa page Instagram.
L’univers viking de Juho : perfectionnisme et réalisme à l’état pur
Le finlandais Juho Könkkölä est un génie de l’origami. Il crée des origami ultra complexes qui peuvent prendre jusqu’à plusieurs mois de travail. Il s'inspire de la nature et de la culture viking, se consacrant principalement à la création de guerriers vikings dotés de détails incroyables. Il ne fait pas de croquis ou de diagramme avant de plier, il conçoit tout dans sa tête. Certaines formes d’origami demandent beaucoup de calculs mathématiques et d’autres sont plutôt basées sur l’intuition. Juho fonctionne plutôt à l'instinct. Certains origamistes utilisent plusieurs feuilles de papier pour un seul modèle, mais Juho utilise à chaque fois une seule feuille de papier, parfois très grande, ce qui rend la chose encore plus difficile et stimulante selon lui.
Cette vidéo de 5 minutes de France 24 résume bien le travail incroyable de Juho.
Le modèle le plus complexe qu’il a jamais réalisé dont il parle à la fin de la vidéo est ce chef d’œuvre qui est déjà considéré comme étant le plus complexe et minutieux au monde. Cet origami lui a demandé 109 heures de travail et beaucoup de patience. Le résultat final montrant deux combattants en duel fait 25 cm de hauteur pour 20 cm de largeur.

The Dueling Knights, conçu et plié par Juho Könkkölä. Crédit photo : Juho Könkkölä
Vous pouvez suivre Juho Könkkölä sur son compte Instagram et sur son site web.
Entre plis et découpes : un style singulier qui bouscule les règles de l’origami
Hubert Villeneuve est un origamiste canadien. Il a appris l'origami à partir de livres empruntés à sa bibliothèque locale. Un projet scolaire l'a incité à commencer à concevoir ses propres modèles (un ensemble d'échecs en origami). À l'époque, il se concentrait principalement sur les personnages et les objets. Ensuite, il a ajouté à son répertoire des paysages en 2D, en utilisant des techniques de tessellation. Par la suite, il a commencé à concevoir des origami beaucoup plus complexes, des origami géométriques sous forme de treillis et des masques. Depuis quelques temps, Hubert bouscule les règles de l’origami en s’autorisant des coupes dans le papier à l’aide de ciseaux comme sur ce modèle “Masques de citrouille”.

Masques de citrouille, conçu et plié par Hubert Villeneuve. Crédit photo : Hubert Villeneuve
Je vous laisse découvrir ses créations et son univers sur son compte Flickr.
La magie et la douceur du wet folding
Jonathan Rebouillat, origamiste et naturaliste français, est mon coup de cœur de cette année ! Jonathan est tombé amoureux de l’origami en pliant pour la première fois une bouche qui fait des bisous en origami.

D'ailleurs, voici le tutoriel de cet origami qui est très sympa à plier : Tuto : comment plier une bouche qui fait des bisous en origami pour la Saint Valentin
Il a parcouru diverses étapes, passant des reproductions d'origamis traditionnels aux modèles ultra complexes, puis aux origami hyper réalistes, pour finalement se focaliser sur une technique qui l'a captivé et qu'il n'a jamais abandonnée : le wet folding. Le wet folding est une technique développée par le japonais Akira Yoshizawa qui utilise de l'eau pour humidifier le papier afin qu'il puisse être manipulé plus facilement. Les plieurs qui utilisent cette technique utilisent généralement un papier plus épais que celui qui serait normalement utilisé pour l'origami traditionnel, afin de s'assurer que le papier ne se déchire pas. Jonathan utilise du papier aquarelle (environ 300g/m²) qu’il peint (soit avant ou soit après le pliage) avec de la peinture acrylique. Le papier humidifié a une texture plus douce et permet au plieur d'ajuster les plis de manière à créer des courbes plus naturelles et des formes tridimensionnelles. Le wet folding est souvent utilisé pour donner un aspect plus réaliste et sculptural aux modèles d'origami.
Sur ces photos mettant en scène des chouettes en origami, la distinction entre l'approche traditionnelle de l'origami (en haut) et la technique du wet folding (en bas) est clairement visible.

Modèle crée par Yoshi Tsuda et plié par Pierre-Yves Gallard. Crédit photo : Pierre-Yves Gallard
Chouette effraie, conçue et pliée par Jonathan Rebouillat. Crédit photo : Jonathan Rebouillat
Jonathan puise son inspiration dans la nature. Il arpente sa forêt ardéchoise et passe des heures et des heures à observer les animaux (blaireaux, genettes, renards, loutres, oiseaux…) qui n’ont aucun secret pour lui. Il observe, il écoute, il les filme et les prend en photo. Parfois, il plie même l’animal sur place dans la forêt. Et ce qui est incroyable, c’est qu’une fois l’origami terminé, il va le placer exactement au même endroit où il a vu le vrai animal (sur une branche d’arbre, sur un rocher, dans les airs…). Et pour finir, il prend en photo l’origami dans son environnement, donnant ainsi des photos incroyables, poétiques et évocatrices.

Bouvreuil pivoine, conçu et plié par Jonathan Rebouillat. Crédit photo : Jonathan Rebouillat
Tout comme Juho Könkkölä, Jonathan Rebouillat travaille beaucoup à l’instinct. Il commence avec une grande feuille d'aquarelle qu'il découpe en carrés ou en bandes, l'humidifie, puis laisse libre cours à sa créativité pour donner vie à ces animaux forestiers à travers la technique du wet folding.
Je vous partage ici le reportage « De feuilles en feuille » de Sabine Kennel. La vidéo dure 26 minutes mais parfois, rien de tel que les images plutôt que les mots pour illustrer le travail d’un artiste.
Je vous partage également son compte Instagram et son site web.
D’autres origamistes aussi talentueux étaient également présents. Je vous partage ici leur site ou compte Instagram.
Alizée Glasser (française) : son compte Flickr
Tetsuya Gotani (japonais) : son compte Instagram
Bodo Haag (allemand) : son compte Instagram
Dasa Severova (slovaque) : son site - son compte Instagram
Dominik Kazus (polonais) : son compte Instagram
David Gache (allemand) : son compte Instagram
Andres Troya (colombien) : son compte Instagram
Willie Guillermo Crespo (espagnol) : son compte Instagram
Oriol Esteve (espagnol) : son compte Instagram
Pierre-Yves Gallard (français) : son site - son compte Instagram
Paul Clémençon et Lucien Derainne (français) : leur compte Instagram commun
Anicé Claudéon (français) : son compte Instagram
Eliot Dupré (français) : son compte Instagram
Sébastien Limet (français) : son compte Instagram
Et plein d’autres…
Les ateliers : entre pliages innovants et découvertes incroyables
Pendant deux jours (samedi 28 et dimanche 29 octobre 2023), j’ai eu la chance de participer à des ateliers origami animés par des origamistes passionnés. Je n’ai pas pu participer aux ateliers du vendredi 27 octobre car je suis arrivée le soir. Comme l’année précédente, il y avait plusieurs sessions d’origami en même temps, avec des thèmes et des techniques différentes. C'est toujours dur de choisir parce qu'on a envie de tout faire ! Je vais vous présenter les ateliers auxquels j'ai participé et vous partager mes impressions à leur sujet. Pour ne rien vous cacher, la convention a débuté de manière exceptionnelle pour moi, avec une forte impression laissée par les deux premiers ateliers !
Madame Rose d’Alizée Glasser
Ce premier atelier était pour moi incroyable ! J’avais rencontré Alizée Glasser l’an dernier à la même convention mais je n’avais pas encore eu la chance de participer à un de ses ateliers. Elle nous a appris à plier une de ses créations : Madame Rose, une femme élégante avec une tête en forme de rose.
Alizée possède un univers très poétique. La grande majorité des ses créations sont pliées à partir de mouchoirs en papier, de serviettes en papier, de papier toilette ou d’essuie-tout de laboratoire. Ces papiers extrêmement fins glissent entre ses doigts pour donner vie à des personnages élégants et des fleurs subtiles. Son type de papier favori reste l’essuie-tout de laboratoire : “De composition similaire au papier toilette mais en feuilles bien plus grandes, les essuie-tout m’ont ouvert de nouveaux horizons. J’aime le côté vaporeux, les jeux de lumière ainsi que la pureté de la couleur blanche que peut apporter ce papier.”*
Sous les conseils avisés d’Alizée, nous nous sommes lancés et nous avons commencé notre Madame Rose, avec des feuilles d’essuie-tout de laboratoire.

La première étape consistait à découper plusieurs bandes d’essuie-tout (plus ou moins larges) et d’enrouler leurs bords un tout petit peu. J’ai tout de suite accroché à cette technique si singulière. Nous avons commencé par les bras du personnage (qui a des petites feuilles à la place des mains), puis nous avons ensuite plié la rose qui représente la tête de Madame Rose. Pour moi, cette partie était la plus difficile. Nous avons continué avec le buste tout fin de cette dame pour finir avec sa robe.
Et voici ma Madame Rose (à droite) à côté de celle d’Alizée (à gauche).

A la fin de l’atelier, nous avons tous disposé nos jolies petites Madames les unes à côté des autres pour les comparer et les prendre en photo. C’était vraiment intéressant de voir qu’aucune ne se ressemblait. Ce qui est génial avec cette technique, c’est que l’on peut plier, enrouler, courber comme on le souhaite. En appliquant bien sûr les conseils et les techniques d’Alizée, mais en créant des courbes et des angles différents. Des personnes ont préféré faire des robes très cintrées, d’autres des robes beaucoup plus évasées. Egalement, on voit bien qu’il y a des personnages plus ou moins grands. Les modèles sont tous uniques ! Dans l’origami traditionnel, si on suit bien toutes les étapes à la lettre, à la fin, on obtient tous la même chose. La seule différence est la couleur du papier que l’on choisit. Mais là, chacun peut apporter sa touche personnelle, sa sensibilité, c’est ça qui est génial !


Le macareux moine de Jonathan Rebouillat
Deuxième surprise de cette convention : l’atelier origami de Jonathan Rebouillat. Nous avons plié son fameux macareux moine en wet folding. Lors de cet atelier origami, je me suis également éloigné de l’origami traditionnel pour tester le wet folding. Comme vous avez pu le lire plus haut, la technique consiste à humidifier le papier pour qu’il soit flexible et pour lui faire prendre la forme que l’on souhaite. C’était la première fois que j’essayais cette technique. Et j’ai adoré ! Jonathan a une approche de l’enseignement de l’origami très différente d’autres origamistes. Il ne fallait pas reproduire le macareux moine de Jonathan mais créer son propre oiseau, en s’inspirant de photos de vrais macareux que nous avions trouvé sur internet. J’ai adoré la manière dont il nous a guidés : sans jamais imposer une seule “bonne” version du modèle. Il nous encourageait à expérimenter, à oser déformer, à chercher une émotion plutôt qu’une perfection technique.
Pour commencer, Jonathan nous a distribué une bande de papier origami basique et il nous dit “Comment plieriez-vous la tête de l’oiseau ? Allez-y, lancez-vous. N’ayez pas peur!”. J’ai commencé à plier mais je n’obtenais pas grand chose. Certaines personnes avaient plié des choses complètement différentes. Ensuite, Jonathan nous a donné la solution et nous a expliqué comment plier le macareux moine, toujours avec une bande de papier origami basique. Le but ici était de faire un essai et de connaître les différents plis pour obtenir cet oiseau.

Ensuite, il fallait se lancer avec la bande de papier aquarelle (un côté blanc et un côté noir). J’ai humidifié ma bande de papier et j’ai suivi les conseils de Jonathan, tout en regardant la photo du macareux moine que j’avais sélectionné sur internet. Nous avons commencé par la tête et fini par les pattes du macareux. Au fur et à mesure de l’avancement de l’origami, il fallait faire tenir le papier avec des petites pinces car le papier est mouillé et ne tient pas tout seul. Si certaines courbes ne nous plaisaient pas, nous pouvions les humidifier de nouveau pour changer la forme. Je trouve cette technique incroyable et tellement poétique. Pour moi, la sensation du touché est décuplé avec le wet folding. La bande de papier se plie tellement facilement, tel un morceau de cuir. J’aime aussi comment certaines parties de l’oiseau sont suggérées. Par exemple, lors de cet atelier, nous avons créé l'œil du macareux avec du vide. Nous avons placé une pince, un petit morceau de papier (ce que nous avions sous la main) entre deux plis pour déformer le papier et créer une sorte de trou. Je n’ai pas encore eu le temps, mais je compte bien essayer de nouveau le wet folding et reproduire et même pourquoi pas créer d’autres modèles.
Voici le modèle que j’ai créé lors de l’atelier.

Et ici, c’est Jonathan avec ses deux macareux moines.

Après ces deux premiers ateliers j’étais aux anges et fière de mes origami si uniques !
Pour le dernier atelier du samedi, le choix était très dur. J’hésitais entre le hérisson d’Anicé Claudéon qui avait l’air trop mignon, les petits lutins d’Eliot Dupré (encore du wet folding) et un atelier co animé par Pierre-Yves Gallard et Paul Clémençon avec deux pliages : le gardien de la forêt de Paul et l’éléphant de Pierre-Yves. J’ai choisi ce dernier pour plusieurs raisons : déjà, par affinité car j’avais déjà sympathisé avec Pierre-Yves et Paul l’an dernier lors de cette même convention. Et aussi parce que (comme vous le savez), j’adore les éléphants !
L’éléphant de Pierre-Yves Gallard et le gardien de la forêt de Paul Clémençon
Nous avons commencé par l’éléphant de Pierre-Yves. Quel plaisir de plier cet éléphant ! Et le résultat est tellement beau. Malheureusement, Pierre-Yves et Paul pensaient que nous avions 2h30 d’atelier comme d’habitude, mais en réalité cet atelier de fin de journée ne faisait qu’1h45 car nous avions fait une photo de groupe juste avant. Du coup, Pierre-Yves allait un peu vite à mon goût, mais j’ai réussi mon superbe éléphant.

Si vous n’avez pas vu passer cet article de blog où j’interview Pierre-Yves sur sa passion, je vous invite à le lire juste après.
Portrait d’un origamiste français : Pierre-Yves Gallard
Nous avons ensuite commencé le gardien de la forêt de Paul mais nous n’avons malheureusement pas eu le temps de le terminer. Quel dommage ! Mais comme Paul est très sympa, il a pris le temps le lendemain, à la fin de la convention, de terminer mon origami et ça donnait ça à la fin.

Le dimanche, j’ai participé à deux ateliers origami. Pour le premier, j’ai longuement hésité entre l’atelier de Syn (un pliage traditionnel d’un mammouth) et un atelier animé par Jonathan Rebouillat où il fallait créer son propre oiseau en wel folding de A à Z. J’ai finalement choisi le mammouth de Syn car ce dernier est une star de l’origami en Chine et il vient très rarement en France. Je me suis dit que j’avais déjà fait un atelier origami avec Jonathan et que ça serait dommage de rater un atelier de Syn.
Le mammouth de Syn
Et bien je vais être franche avec vous : j’ai regretté mon choix. Désolée Syn ! On ne le dirait pas, mais cet origami est extrêmement difficile à plier ! J’ai tellement lutté pendant ces 2h30 que je n’ai pas pris de plaisir pendant cet atelier. Chaque pli (sauf le tout début) était un combat acharné pour moi. De plus, il y avait énormément de monde et j'étais au dernier rang et j’avais parfois du mal à entendre et voir les pliages de Syn. Quel dommage ! Mais heureusement, j’étais assise à côté de Pierre-Yves et d’Amandine qui m’ont gentiment aidé sur de nombreux pliages. Merci à tous les deux ! Ce qui m’a rassuré, c’est que certaines personnes étaient d’accord avec moi et se demandaient pourquoi faire si compliqué ! En plus, je n’étais pas entièrement satisfaite du résultat final. C’est mon avis mais je trouve l’éléphant de Pierre-Yves Gallard tellement plus mignon et 10 fois plus simple. Mais ce n’est pas grave, c’est comme ça qu’on apprend et qu’on tire des leçons. Et avouons-le, peut-être que je n’avais pas le niveau pour cet atelier origami.

Le chat qui s’étire de Willie Guillermo Crespo
Pour clôturer cette convention, j’ai choisi l’atelier de Willie Guillermo Crespo, un petit chat qui s’étire. Après mon précédent atelier un peu chaotique, j’avais mal à la tête et j’étais fatiguée. Je me suis remotivée et j’ai suivi les consignes de Willie. En l’espace de 2h30, nous avons plié non pas un mais deux origamis : un petit chat et un bébé dinosaure. Au niveau du pliage et du résultat final, j’ai préféré le dinosaure. Regardez comme il est tout mignon ! Par contre, j’étais très mitigée sur mon chat qui avait pas mal d’imperfections.

Mon joli dino

Celui de Willie

Mon chat qui s'étire
Pour les curieux, j’ajoute ici le programme de tous les ateliers de la convention.

Globalement, j’étais très contente des ateliers de cette édition 2023 ! J’ai fait de belles découvertes et appris de nouvelles choses. Comme vous avez pu le constater, mes ateliers préférés étaient Le macareux moine de Jonathan Rebouillat et Madame Rose d’Alizée Glasser. C’est marrant, parce que finalement, mes deux ateliers favoris étaient la création d’origamis non conventionnels. On sort complètement de l’origami traditionnel, avec des plis bien précis et définis. C’est bien car je me suis rendue compte que j’aime laisser une petite place à mon imagination et ma touche personnelle.
Je suis curieuse ! Dites-moi en commentaire ci-dessous lequel de ses ateliers vous auriez aimé faire avec moi !
Évolution et nouveautés
J’étais très agréablement surprise par l’organisation de cette édition 2023. Il y avait pas mal de nouveautés par rapport à l’an dernier.
Les conférences
Tout d’abord, des conférences ont été organisées le vendredi et le samedi soir. Je n’ai malheureusement pas pu participer à la conférence du vendredi soir animée par Jonathan Rebouillat et Hubert Villeneuve.
Le samedi soir, j’ai pu participer à la conférence dirigée par Juho Könkkölä et Syn. J’ai énormément appris sur leur quotidien d’origamiste, leur manière de travailler le papier et aussi sur la culture de l’origami dans leur pays respectif (Finlande et Chine). Les conférences s'organisent en général en deux temps. L’origamiste invité fait une présentation de son travail grâce à un rétroprojecteur et la deuxième partie est consacrée à des questions-réponses.
Le trocigami
La deuxième nouveauté de cette année était le trocigami : le troc d’origami. Le principe est simple : plier un origami un peu sympa, le disposer sur une table, inscrire son nom et le modèle de son origami sur une feuille et attendre le tirage au sort à la fin de la convention.
J’ai eu la chance de repartir avec ce joli chat persan plié par un autre participant du trocigami.

Et voici le modèle que j’avais plié : l’hippocampe de Beth Johnson.

OORAA Champions : défi de création/interprétation
La dernière nouveauté était un défi origami par équipes. Les participants étaient divisés en quatre équipes différentes et le but du jeu était de créer le plus grand nombre d’origami sur un thème précis : les 4 saisons.
L'exposition des créations
Comme chaque année, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les origami exposés dans la salle d’exposition. Ce que j’aime particulièrement dans cette convention, c’est que tout le monde peut y présenter ses créations, quel que soit son niveau. Cela donne une belle diversité d’œuvres, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Parmi toutes ces réalisations, la table d’exposition de Jonathan Rebouillat a particulièrement retenu mon attention. Son travail m’impressionne toujours autant par sa créativité et sa touche de poésie.

Et bien sûr, j’ai pu admirer les origami ultra complexes de Juho Könkkölä.

La communauté origami
Ce que j’aime le plus dans cette convention, c’est sans doute la communauté. Au-delà des pliages et des démonstrations, il y a cette ambiance unique faite de partages, d’échanges et de bienveillance. Tout le monde se parle, s’entraide, se montre ses créations, que l’on soit débutant curieux ou plieur confirmé.
Entre deux ateliers, il n’est pas rare de voir des petits groupes se former spontanément autour d’une table : quelqu’un sort une feuille, propose un pli, et en quelques minutes, tout le monde se met à plier ensemble. Ces moments simples, improvisés, sont souvent les plus beaux.

J’ai aussi eu la chance de faire de belles rencontres : des passionnés venus de toute la France (et même d’ailleurs !) avec des parcours très différents, mais tous réunis par la même envie : transformer une simple feuille en quelque chose de magique. Chaque année, c’est un vrai bonheur de retrouver tout le monde. On se retrouve comme de vieux amis, on prend des nouvelles, on partage nos dernières créations… Et c’est ainsi que de vraies amitiés se tissent, au fil des conventions, autour de notre passion commune pour le pliage.
C’est vraiment ce qui fait la richesse de cet événement : on repart non seulement avec de nouvelles techniques, mais aussi avec une belle dose d’inspiration et le sentiment de faire partie d’une grande famille.
Plis, émotions et découvertes : le bilan de 2023
Cette convention 2023 restera pour moi une expérience riche et inspirante. Entre les ateliers passionnants, les expositions impressionnantes et surtout ces moments d’échange sincères, j’en repars le cœur rempli et la tête pleine d’idées.
Ce que je retiens avant tout, c’est la chaleur humaine qui entoure cet art du pliage : des sourires, des discussions passionnées, des éclats de rire et cette belle énergie collective qui fait tout le charme de la communauté origami.
Sur le plan créatif, j’ai aussi découvert à quel point le wet folding me passionne. Cette technique si singulière qui décuple le toucher et qui donne vie et douceur au papier me fascine. Et cette année-là, j’ai appris qu’il est parfois bon de ne pas se lancer dans des ateliers trop complexes, pour mieux profiter de l’ambiance, échanger et savourer pleinement chaque instant.
Chaque année, je me dis que c’est bien plus qu’un simple rendez-vous de passionnés : c’est une rencontre entre des personnes créatives et généreuses, liées par une même sensibilité et un amour partagé du papier.
J’ai déjà hâte d’être à la prochaine édition !
Sources
* Extrait d’un article sur le site web du MFPP (Mouvement Français des Plieurs de Papiers) : https://mfpp-origami.fr/rm2022/